Le ministère de l’Éducation Nationale français a lancé l’été dernier un appel d’offre concernant la conception, la création et la fourniture d’un assistant vocal pour enseigner l’anglais aux élèves du primaire.
Oui, cela signifie que le ministère de l’Éducation prévoit d’introduire des aides vocales dans les écoles primaires françaises pour aider les élèves à apprendre l’anglais. Au-delà de la portée globale que cela pourrait signifier pour le marché des assistants vocaux et de l’adoption de la voix, la lecture des documents a révélé quelques informations intéressantes contenus dans l’appel d’offre.
Sommaire
S’attaquer au problème d’accent des enseignants
Le besoin d’un assistant vocal est lié à la prononciation considérée parfois comme approximative de l’anglais par les enseignants du primaire. Comme l’indique le document lui-même, « Cet assistant vocal d’apprentissage de l’anglais constitue une aide pour les enseignants ne disposant pas d’une maîtrise experte de l’anglais mais ne se substitue pas à l’enseignant. »
Comme beaucoup de linguistes vous le diront, c’est à ces âges-là que l’oreille apprend à reconnaître les sons afin qu’elle se fasse.
Les enseignants du primaire doivent être généralistes lorsqu’il s’agit d’éducation et l’anglais n’est peut-être pas leur compétence de base. Les assistants vocaux peuvent constituer une aide supplémentaire en permettant aux élèves d’entendre des prononciations « neutres » à un âge où le centre du langage du cerveau est encore en développement.
Une utilisation à école comme à la maison sans connexion internet
Une autre exigence émise dans l’appel d’offre est que l’assistant vocal soit conçu pour être utilisé en classe et à la maison, et qu’il puisse se connecter sur tous les types d’appareils comme les enceintes connectées, les ordinateurs, les tablettes et les smartphones.
Un autre détail intéressant est que cet assistant vocal devra pouvoir fonctionner aussi bien en ligne que hors ligne. Cela signifie que le contenu ainsi que l’intelligence artificielle devront être disponibles en local seulement, et non dans le Cloud.
Seule une poignée de fournisseurs tels que l’entreprise française Snips ou Nuance peuvent aujourd’hui répondre à ces exigences. L’assistant devra également offrir un mode multi-utilisateur et différencier les voix au sein d’un groupe d’élèves.
Une déploiement dans 32 000 écoles
En ce qui concerne les candidatures, elles doivent être être déposées par les entreprises intéressées le 11 octobre 2019 au plus tard et, une fois le contrat attribué, la première étape consistera à déployer 500 assistants vocaux. L’objectif de cette première phase consistera à valider la solution non seulement en termes de technologie, mais aussi en termes de contenu pédagogique.
Les documents requièrent également de communiquer un prix pour le déploiement dans 32 000 écoles comme vous pouvez le constater dans l’extrait de document ci-dessous.
Un budget dérisoire
Un autre point est également à souligner. Le budget indiqué pour une durée de 12 mois reconductible « n’est que de 200 000 € « . Etant donné la complexité de la demande, ce budget restreint à de quoi étonner.
Il est donc probable que que les éditeurs de contenu comme les éditeurs de manuels scolaire se baseront sur des technologies existantes comme Alexa ou le Google Assistant plutôt que de miser sur la création d’un nouvel assistant.
Cette limite budgétaire représentera également un frein quant au respect de toutes les exigences techniques émises par cet appel d’offre. Des fonctionnalités seront à mettre de côté.
Conclusion
Cela fait des années que l’on entend que la révolution vocale est en marche avec le fameux chiffre de comScore comme quoi d’ici 2020, 50% des toutes les recherches mobiles seront vocales. Ce qui est faux. Cependant, à travers cet appel d’offre publique, le gouvernement lui-même envoie un signal fort à tous les Français en signifiant qu’il faudra compter sur l’intelligence artificielle à des fins pédagogiques, et cela dès le bas âge. Qu’en pensez-vous?
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